« MY DAMN CHILDHOOD FAILED »

Bon.. par où commencer? Ah oui.. mon enfance. Et bien, disons que pour commencer, je suis née un 26 Janvier de l'année 87. Enfin, il parait.. j'ai que la parole de mes parents pour le prouver et un papier qu'ils appellent "certificat de naissance". Personnellement, je ne suis jamais allée vérifier, et puis, en fait, je m'en fous. Que je sois née 3 jours avant ou après, ça change quoi? C'est pas ça qui va refaire toute ma vie, loin de là. Ma mère, Hannah Grant, devenue Hannah Artwood après son mariage, a beaucoup souffert lors de ma naissance. Mon père m'a raconté que je suis née tellement vite qu'ils n'avaient pas eu le temps de faire la péridurale à l'hôpital. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle ne m'aimait pas, qu'il disait. Il parait que les jours qui suivaient ma naissance, ils étaient tout le temps aux petits soins pour moi. Mon père disait toujours qu'il n'avait jamais eu rien d'aussi magnifique dans sa vie, et que même tous les cadeaux qu'il m'offrait ne valait pas tous les moments passés à mes côtés. J'aimais bien quand il me disait ça. Il me le répétait sans cesse, depuis que j'avais commencé à parler. Il parait que le premier mot que j'avais dit était "maman". Assez banal, je vous l'accorde, mais ma mère était des plus euphorique il parait. Moi, je m'en rappelle pas; sûrement trop jeune pour ça. Du peu que je me rappelle de mes premières années, c'était plutôt pas mal. J'avais beaucoup de poupées et ma mère jouait des fois avec moi, histoire de ne pas me laisser seule. Mes parents étaient mon exemple. Alors que j'avais tout juste 9 ans, ma mère mit au monde un petit garçon, mon petit frère, Sam. Je n'étais aucunement jalouse, au contraire. Dès sa naissance, je passais des heures à côté de son berceau et mes parents aussi. Nous étions une famille heureuse. Moi, j'avais tout ce que je voulais, et bien sûr je ne voulais rien changer. Tous les week-end, avec mes parents, on avait l'habitude de sortir. Mon père disait que sortir avec sa famille, c'est ce qu'il préférait dans la semaine. Moi aussi j'aimais beaucoup, mais les jours à l'école me déplaisaient pas non plus. Avec Judie, on s'amusait bien. A croire que les moments de bonheur ne durent pas longtemps. Je crois que c'était quand j'avais 11 ans que j'ai appris que ma mère avait une maladie. Elle était tout le temps fatiguée et allait tout le temps à l'hôpital. Mon père me disait tout le temps que c'était pas grave, et que ça allait s'arranger.. Mais c'est le 25 Janvier, que ma mère est morte; la veille de mon anniversaire. Fêter mon anniversaire ne m'enchante plus du tout maintenant. J'ai pleuré pendant longtemps son départ, ainsi que mon père.


« FREAKY TEENAGE »

Mon adolescence n'est pas un passage de ma vie des plus joyeux. C'est vrai, tous les adolescents sont censés sortir tous les week-end, avoir de nombreux amis, et même quelque fois des petits amis. Moi, je n'ai pas eu tout ça, ou alors que très peu de ces belles choses. En effet, quand ma mère est morte, mon père sombra dans une profonde dépression, ne faisant qu'aller au travail de sa journée et dormir. Ça me rendait malade de le voir comme ça. Il ne daignait même plus s'occuper de moi ni de mon frère. Alors, j'ai pris la place de ma mère: il fallait que je fasse marcher cette maison. J'ai commencé par m'occuper sans arrêt de mon frère, et à préparer des plats pour mon père. Comme il ne mangeait que dans les fastfood, je devais y remédier. Pendant presque un an je me suis occupée de la maison. C'est alors que mon père se reprit en main. Il m'a dit qu'il réalisait le fait qu'il nous laissait seuls, moi et mon frère, et que ce n'était pas bien. Il continua à s'occuper plus de nous deux, mais j'avais tellement prit l'habitude de m'occuper moi, d'eux, j'ai continué à préparer des bons plats et à m'occuper de la maison. Mon père travaillait toujours très tard, et ça l'arrangeait que je fasse ça. Mais pendant que moi je m'occupais de mon frère et mon père, les autres de mon âge sortaient eux. En quelque sorte ça me rendait malade.. Je voulais rencontrer des gens et être amis avec eux. Je voulais rencontrer un garçon et tomber amoureuse. Mais m'occuper de ma famille était ma priorité. En plus, je m'en rappelle, à chaque fois que je le faisais, je pensais à ma mère. Qu'est-ce qu'elle me manquait. Il nous arrivait avec mon père d'en parler pendant toute une soirée, et de pleurer tous les deux. On était très triste de son départ, et rien ne pouvait y remédier. Malgré le fait que tout mon temps soit prit par ma famille, j'allais toutes les semaines à la danse et à la musique afin de poursuivre mon rêve: Entrer dans une école des arts de la scène. J'ai passé des années à m'entrainer pour y entrer; mais il y avait bien une chose que je redoutais: le théâtre. Je n'en avais jamais fait, sinon chez moi. Je ne savais pas si je jouais bien, car je ne jouais que devant mon père et mon frère. Mais je répétais toutes les semaines dans ma chambre. Entrer dans cette école me ferait un grand bien. C'est après mon bac que je m'empressai de passer les épreuves d'entrée de l'école. J'étais très angoissée, et téléphonais à la fin de chaque épreuve à mon père. Il me rassurais, même s'il en fallait beaucoup pour ça. Sur deux jours, j'étais sur les nerfs, et pensais ne pas être prise. C'est pour vous dire que je fus très surprise quand la direction de l'école m'annonça que j'étais prise. Pendant deux belles années je pu enfin vivre ma façon, en ne revenant que le week-end chez moi, pour m'occuper de ma famille. Je me suis faite de nombreux amis là-bas, et j'ai même connu mon premier amour. Je suis restée quelques mois avec lui, James, mais disons qu'il en aimait une autre. Je l'ai assez mal vécu, mais on ne peut pas dire que nous sommes restés sur de mauvaises relations. Enfin, comme je le disais plus tôt, les bonnes choses ont une fin... J'ai appris lors de ma deuxième année que mon père avait perdu son travail. Et sans travail, il n'y a pas d'argent. Il chercha durant quelques mois un nouveau travail, mais disons qu'à cause de son âge, ce n'était pas si facile que ça. C'est alors qu'un jour, j'ai appris que mon père n'avait pas payé l'hypothèque de la maison pendant 6 mois. Et qu'à cause de ça, ils nous expulsaient. Je ne pouvais pas laisser mon père et mon frère à la rue, pendant que moi je dansais. A mon grand regret, j'abandonnai l'école de mes rêves pour trouver un travail qui les aiderait à vivre. Mon père me disait qu'il ne fallait pas que je fasse ça, mais ma décision était déjà prise. Ma famille était et est toujours la chose la plus importante pour moi. J'ai donc commencé à chercher du travail, quand un jour je suis tombée sur une annonce dans un journal. Un cabaret cherchait des danseuses. J'avais de l'expérience en danse, ce travail était fait pour moi. Malheureusement, c'est là que mon cauchemar a commencé...


« NOW I LIVE A NIGHTMARE »

Quand j'ai signé les papiers pour ce nouveau travail, j'avoue que je n'ai pas lu le contrat en entier. Il était en français, et cette langue n'est vraiment pas mon fort. Et pourtant, j'aurais du... Une fois arrivée en France, j'ai commencé à danser, mais les deux hommes qui m'ont engagé, m'ont vite fait comprendre qu'il n'y avait pas que ça. J'ai appris que dans ce dont je m'étais engagée, je devais aussi me.. prostituer. Moi? Me prostituer? J'avais signé un contrat, et j'avais des "dettes" qu'ils disaient. Non, je ne voulais pas.. Mais que ma famille habite sous les ponts, ça non plus je ne voulais pas. alors, j'ai cédé.. Chaque semaine j'avais des clients.. Souvent des hommes agés qui étaient en mal d'amour. Mais il arrivait des fois d'avoir des jeunes hommes. Depuis quelques temps j'ai une vie infernale. Je pleure souvent. Je veux revoir ma famille, et aussi ma mère me manque. Mon continent me manque. Je me sens sale de vendre mon corps contre de l'argent, mais si je ne le fais pas, il peut m'arriver de gros problèmes... Bienvenue dans un monde de vices !